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French to English: Systematic Pesticides General field: Science Detailed field: Environment & Ecology
Source text - French UNE ÉTUDE SANS PRÉCÉDENT CONFIRME QUE LES PESTICIDES NÉONICOTINOÏDES METTENT EN PÉRIL LES ABEILLES ET AUTRES ESPÈCES UTILES
Publié le 25 juin 2014
L’IMPOSANTE REVUE DE LITTÉRATURE DES SCIENTIFIQUES INDÉPENDANTS RENFORCE L’URGENCE D’INTERDIRE CES PESTICIDES
Ottawa, 25 juin 2014 – À la lumière d’une revue de littérature complète sur les effets des pesticides néonicotinoïdes (« néonics »), des groupes environnementaux demandent à nouveau aux gouvernements du Canada et des provinces d’interdire l’usage de cette classe de pesticides.
Équiterre, la Fondation David Suzuki, Sierra Club Canada Foundation, le Wilderness Committee, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et les Ami(e)s de la Terre Canada réagissent aux conclusions du Groupe de travail sur les pesticides systémiques (Task Force on Systemic Pesticides), un groupe international réunissant 50 scientifiques indépendants. Le Groupe de travail a rendu publics les résultats de sa méta-analyse aujourd’hui lors d’une conférence de presse à Ottawa.
Le rapport du Groupe de travail sur les pesticides systémiques constitue une entreprise sans précédent, de l’ampleur du travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Cette nouvelle analyse de 800 publications révisées par des pairs confirme les préoccupations quant aux effets néfastes des néonics sur les abeilles et autres pollinisateurs. Elle met également en lumière un risque élevé pour un grand nombre d’espèces utiles, dont les papillons, les vers de terre et les oiseaux.
« En tant que scientifiques indépendants, nous pouvons maintenant dire qu'il existe suffisamment de preuves évidentes de préjudices pour instaurer des mesures règlementaires », explique Madeleine Chagnon, co-auteure de la revue de littérature du Groupe de travail sur les pesticides systémiques et professeure associée au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal.
Il s’agit de la première fois aujourd’hui que le Groupe de travail sur les pesticides systémiques rendait public son travail. Ses résultats d’analyse seront publiés cet été dans la revue scientifique Environmental Science and Pollution Research.
L’usage des néonics est très répandu au Canada, principalement en agriculture pour l’enrobage des semences de maïs et de soya – des productions importantes au Québec –, comme insecticide foliaire, et également sur les pelouses, entre autres usages. L’Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada indique que les néonics utilisés sur les semences de maïs ont contribué aux mortalités d'abeilles observées au Québec et en Ontario. Rappelons que les abeilles – ces importantes pollinisatrices, de qui dépendent 70% de nos cultures et 35% de notre production alimentaire - connaissent des taux de mortalité alarmants durant la période de semis, et les pesticides néonic utilisés pour traiter les semences de maïs - entre autres usages – sont directement impliqués dans ce déclin.
L’exposition aux néonics par le biais des aliments et de l’eau soulève également des préoccupations possibles en matière de santé publique. Ces substances neurotoxiques peuvent potentiellement affecter le développement du système nerveux humain selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et certaines sont reconnues comme pouvant potentiellement perturber le système hormonal.
« Les néonicotinoïdes persistent longtemps dans les sols, se lessivent et se retrouvent dans nos cours d’eau. Nous sommes inquiets de leur usage à grande échelle et des impacts qu’ils peuvent avoir sur la santé humaine et sur les écosystèmes », renchérit Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre.
L’année dernière, l’Europe a imposé un moratoire sur certains usages des néonics. Santé Canada est responsable d’approuver les pesticides au Canada. Les gouvernements des provinces ont pour leur part le pouvoir d’interdire la vente et l’usage des pesticides sur leurs territoires. Les organismes environnementaux réclament que les deux paliers de gouvernement agissent suite aux résultats de cette nouvelle étude et interdisent les néonics. Un appel à l’action est disponible à : www.action.equiterre.org
« Les résultats probants de cette nouvelle étude commandent de repenser l’approche nonchalante du Canada envers les néonics. Il faut stopper l’entrée de ces substances chimiques dans l’environnement » conclut Lisa Gue, Analyste des politiques en santé environnementale à la Fondation David Suzuki.
Translation - English UNPRECENDENTED STUDY CONFIRMS THAT NEONICOTINOID PESTICIDES ARE PUTTING BEES AND OTHER IMPORTANT SPECIES AT RISK
Published June 25, 2014
GROUNDBREAKING LITERATURE REVIEW FROM INDEPENDENT SCIENTISTS EMPHASIZES THE URGENT NEED TO BAN CERTAIN PESTICIDES
Ottawa, 25 June 2014 – In light of a comprehensive literature review on the effects of neonicotinoid pesticides, environmental groups are once again asking that the Canadian and provincial governments ban the use of this type of pesticide.
Équiterre, the David Suzuki Foundation, the Sierra Club Canada Foundation, the Wilderness Committee, the Canadian Association of Physicians for the Environment and Friends of the Earth Canada are responding to the conclusions drawn by the Task Force on Systemic Pesticides, an international group of 50 independent scientists. The results of the task force’s meta-analysis were made public today at a press conference in Ottawa.
The task force’s report on systematic pesticides constitutes an unprecedented undertaking, and the magnitude of the study is comparable to the work done by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). The new analysis of 800 peer-reviewed publications confirms concerns regarding the detrimental effects of neonicotinoids on bees and other pollinators. They also brought to light the elevated risk to numerous other important species such as butterflies, earthworms and birds.
“As independent scientists, we can now say that there is sufficient evidence of detrimental effects to implement regulatory measures,” explains Madeleine Chagnon, co-author of the Task Force on Systematic Pesticides literature review and associate professor in the biology department at the University of Québec in Montréal.
Today was the first time that the Task Force on Systematic Pesticides made their work public. The results of their analysis will be published this summer in the scientific journal Environmental Science and Pollution Research.
The use of neonicotinoids is widespread in Canada, principally in agriculture for the seed dressing of corn and soy, which are produced on a large scale in Québec. They are also used as foliar insecticide and on grass, among other uses. The Pest Management Regulatory Agency of Health Canada (ARLA) indicates that neonicotinoids used on corn seeds contributed to the mortality of bees observed in Québec and Ontario. Take into consideration that bees – very important pollinators, whom we depend on for 70% of our crops and 35% of our food production – face alarming mortality rates during the planting season, and the neoncotinoid pesticides used to treat corn seed – among other uses - are directly implicated in this decline.
Exposure to neonicotinoids indirectly through food and water also raises possible concerns for public health. These neurotoxic substances can potentially affect the development of the human nervous system, according to the European Food Safety Authority (EFSA), and certain are known to be capable of affecting the hormonal system.
“Neonicotinoids remain in the soil for a long time, are leached from the soil, and eventually reach our rivers and streams. We worry about their utilization on a large scale and the impact that they may have on our health and ecosystems,” elaborates Sidney Ribaux, general director of Équiterre.
Last year, Europe imposed a moratorium on certain uses of neonicotinoids. Health Canada is responsible for the approval of pesticides in Canada. Governments of each province also have the power to prohibit the sale and use of pesticides in their territories. Environmental organizations demand that the two levels of government act in response to the results of this new study and ban neonicotinoids. A call to action is available at: www.action.equiterre.org.
“The conclusive results of this new study demand that Canada rethink its nonchalant approach to neonicotinoids. The entrance of these chemical substances into the environment must be stopped,” concludes Lisa Gue, political analyst in environmental health for the Foundation David Suzuki.
French to English: Our Era - From Beyond the Grave General field: Art/Literary Detailed field: Poetry & Literature
Source text - French NOTRE EPOQUE
Depuis quelque temps, rien ne tourne plus rond sur notre planète. Chaque jour surviennent de nouveaux phénomènes, chaque semaine nos sociétés paraissent plus folles. Voici la chronique de quelques-uns des bouleversements qui changent en ce moment la face du monde:
- Les résurrections en masse ;
- La liberté de s’appeler comme on veut ;
- L’échange des corps pendant l’amour ;
- La jonction problématique de réalités parallèles ;
- L’expansion inexpliquée de la surface du globe ;
- Et la découverte d’un élixir de Jouvence.
D’OUTRE-TOMBE
Le 2 février, le célèbre commissaire Jambier mourait à soixante ans d’un cancer à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris. Le surlendemain, on mettait son corps en terre dans le cimetière du village icaunais de son enfance, où il possédait une maison. Très émus, les collègues de Jambier lui ont rendu les honneurs selon la tradition, en tirant des coups de feu qui ont résonné jusque dans les fermes éloignées.
Six jours plus tard, Jambier fut pris en stop dans un camion sur la N60, entre Sens et Orléans. Il tenta d’expliquer au chauffeur qu’il était mort la semaine précédente, mais l’autre se contenta de ricaner et le déposa à cinq kilomètres du village où il disait avoir été enterré. Jambier fit la fin du chemin à pied, en se demandant quoi raconter à sa femme.
Son retour provoqua la stupéfaction. Alertés par les habitants, les gendarmes interpellèrent le revenant, l’emmenèrent au poste pour enregistrer ses déclarations puis, perplexes, téléphonèrent au préfet qui annonça sa venue immédiate. Sur place, le préfet constata la matérialité du problème puis se transporta avec les gendarmes au cimetière pour inspecter la tombe, qui évidemment était vide. Après avoir consulté Matignon, il improvisa une conférence de presse à Auxerre et annonça aux journalistes subjugués que le commissaire Jambier venait de ressusciter d’entre les morts, information sensationnelle qui le soir fit la une de tous les journaux.
L’affaire Jambier fut le débat d’une longue série de cas similaires, une épidémie de résurrections qui toucha toute la France et s’accéléra au fil des jours. Selon les comptes du ministère, sur les 6 004 personnes mortes en mars, 35 on ressuscité en avril ; sur les 4 065 mortes en avril, près de 200 ont ressuscité en mai ; sur les 5 000 mortes en mai, 999 étaient de nouveau sur pied en juin.
Des statisticiens extrapolèrent les courbes et conclurent que le nombre de résurrections allait exploser dans les mois suivants, jusqu'à toucher tous les trépassés. En attendant, les heureux élus faisaient l’objet de mille attentions. La population regardait ses ressuscités avec effroi, et avec une certaine admiration. La plupart des gens pensaient que renaître était un privilège accordé par une puissance transcendante dans un but grandiose, et en déduisaient que les intéressés étaient des personnalités exceptionnelles, dotées d’un pouvoir spécial. Flattés et un peu gênés, les ressuscités restaient incertains s’ils devaient leur retour sur Terre au hasard ou à une propriété distinctive de leur personne. Les uns disaient n’avoir rien fait pour revivre et réclamaient la paix, les autres expliquaient avec une modestie feinte que ressusciter était facile, qu’il suffisait d’avoir une bonne hygiène de vie et de beaucoup dormir. Galvanisés, des millions de Français refirent leur testament pour interdire qu’on les incinère, craignant non sans logique que détruire leur corps ne les empêche de revivre après leur mort.
Il ne fallut pas six mois pour que le phénomène se banalise, et qu’on se fasse à l’idée qu’une deuxième vie nous attend après la mort – tous les esprits raisonnent aujourd’hui en la prenant pour argent comptant.
Ainsi, on ne pleure plus ses proches ; au mieux, on se demande quand ils reviendront. Les maris dont les épouses meurent se donnent du bon temps, sortent avec leur collègues et batifolent un peu en attendant leur retour. Il n’y a plus personne aux enterrements : on voit mal l’utilité de saluer une dernière fois son ami alors qu’on passera probablement les prochaines vacances avec lui. Seuls les plus vieux continuent de s’y rendre, pour garder les traditions et parce que aller à la messe est une occasion de voir du monde.
Les maniaques du travail, à qui les docteurs prescrivent du repos, trouvent une excuse dans leur résurrection : ils travailleront jusqu'à leur mort, et se ménageront la prochaine fois. À l’inverse, les jouisseurs disent qu’il y a une vie pour le labeur et une autre pour les plaisirs, et qu’ils ont le droit de les vivre dans l’ordre qui leur convient. Chacun fait aussi de grands projets pour ce supplément de temps que la nature nous accorde, idéal pour les voyages dont on a toujours rêvé sans avoir jamais le courage de les faire ou pour lire les livres qu’on s’est promis d’ouvrir des décennies durant. À présent, on entend je lirai Proust après ma mort, comme on disait jadis pendant ma retraite, et après ma mort a remplacé dans nos bouches l’expression sur mes vieux jours.
Juridiquement, les résurrections posent des problèmes épineux. Les banquiers y ont tout de suite trouvé leur compte, en proposant des emprunts à long terme sur cent dix ou cent vingt ans, étalés sur deux vies. Les juges, let notaires et les professeurs de droit, en revanche, y perdent leur latin. Quid des liens juridiques tissés par les ressuscités dans leur première vie : se sont-ils éteints avec la mort, ou subsistent-ils du fait de la résurrection ? Les ressuscités doivent-ils recommencer leur mariage, reprendre un bail et se réabonner au Gaz, ou tout continue-t-il comme si rien ne s’était passé, car cela encourage l’irresponsabilité. D’autres au contraire trouvent que la résurrection est une seconde chance. Le patronat soutient ainsi que l’intérêt du commerce commande de ne pas reporter sur les entrepreneurs ressuscités les dettes contractées durant leur première vie. De leur côté, les syndicalistes pensent qu’il n’y a aucune raison de reporter sur les ressuscité la fortune du défunt. D’une manière générale, la droite penche pour la conservation des acquis de la première vie, la gauche pour l’idée que la mort doit laver les fautes. Par exemple, disait l’autre jour le porte-parole du parti majoritaire à gauche, un prisonnier mort en prison doit ressusciter libre. Le gouvernement ayant laissé entendre qu’il était favorable à cette idée, des centaines de détenus se sont suicidés dans leur cellule en pensant être libres à leur retour.
Dans le même registre s’est aussi posée la question de savoir comment punir un assassin dont la victime a ressuscité. D’habiles défenseurs ont profité du trouble des magistrats pour soutenir qu’on ne peut pas condamner un homme pour meurtre alors que la victime se tient là dans la salle, qui suit attentivement les débats. Gênés aux entournures, le ministère public répond que la résurrection ne change rien à la gravité du crime, et qu’elle donne à la cour l’opportunité formidable d’avoir un témoignage de première main. Les chroniqueurs judiciaires commencent toujours leurs papiers par des considérations navrées sur ces procès modernes où les assassinés sont en chair et en os devants leurs assassins. Quant à la police, elle craint que les résurrections finissent par dégoûter les tueurs, et qu’il n’y en ait bientôt plus.
Sachant qu’ils ont désormais deux vies à disposition, les gens envisagent l’existence d’un œil neuf, et ne lui accordent plus la même valeur. Pourquoi avoir peur de la mort, si elle n’est plus irréversible ? Les statistiques des suicides explosent : les dépressifs n’hésitent plus à se faire sauter le caisson pour dire au monde la gravité de leur malaise. Les parents n’interdisent plus à leurs enfants sorties ou jeux dangereux, ne craignent plus à tout moment pour eux. Quand les gendarmes ramènent à ses parents l’adolescent turbulent qui a lancé sa mobylette contre un poteau après avoir trop bu, son père le gronde mollement en disant qu’il fera moins le malin quand il sera mort, et qu’il ne le reprendra pas à la maison lorsqu’il aura ressuscité ; sa mère, qui quelques mois plus tôt l’aurait enlacé en remerciant le Ciel, l’envoie distraitement dans sa chambre et prévient qu’elle retiendra la franchise d’assurance sur son argent de poche – « Tu serais bien inspiré de mettre ta deuxième vie de côté pour plus tard, comme ta sœur. »
Le ministre des Finances, lui, s’arrache les cheveux. Il voit revenir chaque jour des vieillards rayés de la liste des retraités, et qu’il va devoir pensionner de nouveau. Il répète que revivre n’est pas gratuit et que les résurrections auront un prix. Au Parlement, on se dispute pour savoir qui doit assumer ces dépenses : les libéraux trouvent que la solidarité a des limites et que les vivants n’ont pas à subventionner les ressuscités ; les socialistes répondent que renaître est un droit et qu’on ne peut pas demander aux vieux morts de se remettre au travail, sauf à les tuer une deuxième fois.
Comme les nouveaux vivants sont en général en bonne forme, presque guillerets – même ceux qui étaient grabataires avant de périr -, des médecins ont conclu que la meilleure manière de soigner certains patients était de les tuer, afin qu’ils reviennent en meilleur état. Tel cancéreux qui souffre le martyre, si on l’assassine, réapparaître dans une ou deux semaines avec moins de métastases et de vraies chances de guérison ; à ce gros buveur dont l’organisme est détruit, proposons, plutôt qu’une opération difficile et incertaine, une mort propre et sans douleur qui lui rendra le cœur ragaillardi. La mort n’est plus un échec pour le médecin d’aujourd’hui : pour vivre, il faut parfois mourir.
Parmi les conséquences graves du phénomène, il faut signaler aussi le malaise des gens d’Église, qui après avoir professé durant des siècles les doctrines que l’on sait, ont dû amender le dogme pour tenir compte des événements. Pour ne trop perturber les fidèles ni réformer tout à la va-vite, il a été décidé à Rome que les temps par le Créateur, et que les prêtres doivent inciter leurs ouailles à la prudence en leur enjoignant de passer leur deuxième vie à laver leurs péchés de la première. Point bénéfique : des millions de mécréants subjugués voient dans les résurrections un signe de l’existence de Dieu, et se précipitent dans les églises en réclamant des baptêmes et des communions – certains entrent dans les ordres. Les messes font le plein, les monastères refusent du monde et les paroisses ont plus d’argent qu’il n’en faut pour rénover les lieux de culte et augmenter le salaire des curés.
Un autre effet spirituel très profond des résurrections, c’est que la mort a perdu une partie du mystère qu’elle possédait jusqu’alors, et qui faisait d’elle le sujet majeur dans l’art et la pensée depuis deux mille ans. On ne sait toujours pas ce qu’il y a après la mort, mais on sait qu’une deuxième vie suit la première ; le problème s’en trouve repoussé, et perd son caractère de priorité métaphysique. Philosopher sur la mort et méditer sur le sens de l’existence est moins urgent. Faut-il s’en réjouir ? Rien n’est moins sûr. La vie jadis nous semblait absurde ; nous pensions que sans la mort elle le serait moins. En fait, c’est le contraire : on découvre que la vie est encore plus absurde sans la mort, et on prend à regretter le bon vieux temps où mourir était obligatoire, facile et irréversible – le bon vieux temps en somme où mourir était rassurant.
(À suivre)
Translation - English OUR ERA
For some time now, the world hasn’t been spinning as it used to. Every day new phenomena occur, every week our societies seem to be falling deeper down the rabbit hole. Here is the chronicle of some of the radical upheavals that are altering the face of the planet:
- Mass resurrections;
- The freedom to go by the name that we choose;
- The exchange of bodies during sex;
- The problematic junction of parallel realities;
- The unexplained expansion of the earth’s surface;
- The discovery of the elixir of life.
FROM BEYOND THE GRAVE
On February 2, the famous commissioner Jambier died of cancer at the age of 60 in the Saint-Antoine Hospital in Paris. Two days later, they laid his body to rest in the village of his childhood, in the Bourgogne department of Yonne, where he owned a home. The minister elect attended the ceremony, and the President sent flowers from the Élysée Palace. Deeply moved, Jambier’s colleagues honored him according to tradition, firing shots that resonated to the distant farms.
Six days later, Jambier was picked up hitchhiking on the N60 between Sens and Orléans. He tried to explain to the truck driver that he had died the week before, but the driver merely snickered under his breath and dropped him off five kilometers from the village in which he claimed to have been buried. Jambier walked the rest of the way, wondering what he would say to his wife.
His return evoked bewilderment. Alarmed by locals, police called Jambier in for questioning. They brought him to the station to take his statement and, puzzled, phoned the prefect who responded with his immediate arrival. Once on the scene, the prefect noted the serious nature of the problem and accompanied the police to the cemetery to inspect the grave, which needless to say, was empty. After consulting the Prime Minister at his residence at Hotel Matignon, the prefect set up a press conference in Auxerre and informed the enthralled journalists that the commissioner Jambier had risen from the dead: sensational news that made the front page of every paper.
The Jambier affair marked the beginning of a long series of similar cases, a resurrection epidemic that hit all of France and only accelerated as the days passed. According to departmental records, of the 6,004 people who died in March, 35 resurrected in April; of the 4,065 deceased in April, nearly 200 had risen in May; of the 5,000 deceased in May, 999 were on their feet again in June.
Statistical analysts extrapolated charts and concluded that the number of resurrections would exponentially increase in the following months, to the point of affecting all of the deceased. In the meantime, politicians in the public eye thrived on the media exposure they were receiving. People viewed the resurrected with fear, but also with a certain admiration. Most believed that to be reborn was a privilege granted by a transcendent power with a master plan, and deducted that those affected must have been exceptional individuals, possibly endowed with a special power. Flattered and a little embarrassed, the resurrected remained uncertain as to whether they owed their return to earth to chance, to how they had lived their life, or to some unidentified personality trait they embodied. Some claimed that they had done nothing special to deserve a second chance and asked to be left in peace; others feigned modesty and explained that coming back to life was easy, that it sufficed to have good hygiene and get enough sleep. Galvanized, millions of French citizens rewrote their wills refusing cremation, fearing with good reason that to destroy their bodies would keep them from coming back to life.
*
It took less than six months for the phenomenon to become commonplace, for the acceptance of the idea that a second life awaits us after death – an idea that was eventually taken for granted.
Thus, we no longer cry over our loved ones; at best, we wonder when they will be back. Husbands who lose their wives go out with friends and flirt a little while waiting for their spouses to return. No one attends funerals: we see no point in saying our final goodbyes to a friend when we will most likely spend our next vacation with him. Only the elderly still go, to maintain traditions and because going to Mass is an excuse to get out of the house.
The workaholics to whom doctors prescribe rest find an excuse in their resurrection: they will work until they die and take it easy the next time around. On the contrary, lovers of leisure argue that there is one life for work and one for pleasure, and that they have the right to live those lives in the order that suits them. Everyone is making grandiose plans for the extra time that nature has granted, ideal for the trips that they have always dreamed of but never had the courage to take, or to read the books that they’ve promised themselves to open for decades. Now one hears I will read Proust after I die the same way one used to hear when I retire. After I die has replaced when I am old.
Legally, the resurrections are posing some difficult problems. Bankers immediately found a way to take advantage of the situation, offering long-term loans over one hundred and ten or one hundred and twenty years, spread out over two lifetimes. Judges, notaries and law professors, however, are losing touch with their Latin roots. Quid the legal ties the resurrected had in their first lives: are they nullified with death or do they carry over after resurrection? Do the resurrected have to remarry, re-sign a lease, and renew their contracts for gas and power, or continue as if nothing had happened? Many find it dangerous to begin ones second life with a clean slate rather than reinstating obligations from the past, as this could encourage irresponsibility. Others, however, find that resurrection is a second chance. Employers and business owners support debt forgiveness for the resurrected. Union workers do not believe that the fortunes of the deceased should be carried over. Rather, they argue that everyone should start again at zero. In general, the right favors the conservation of assets from the first life, and the left supports the idea that death should wipe the slate clean. For example, the other day the spokesman of the leftist majority party argued that a prisoner deceased in prison should come back free. The government hinted that they favored the idea, and hundreds of inmates committed suicide in their cells thinking they would spend their second lives outside cell walls.
In the same vein, the question was raised of how to punish a murderer whose victim has come back to life. Skilled defenders took advantage of the legal confusion and argued that it was unjust to convict a man of murder when the victim stood in the courtroom, and intense debates followed. Embarrassed by this loophole, the public minister replied that resurrection does not change the severity of the crime, and that the court would have the great opportunity to hear an eyewitness testimony. Legal columnists begin their articles with apologetic considerations for the current process in which the victims must be physically present in a face-to-face confrontation with their murderers. As for the police, they fear that the resurrections will eventually frustrate killers, and that there will soon be no more.
*
Knowing that they now have two lives at their disposal, people are looking at existence in a new light, and frankly do not give it the same value. Why fear death if it is not irreversible? Suicide rates explode: the depressed don’t hesitate before blowing their brains out to show the world the extent of their misery. Parents don’t keep their children from attending parties or playing dangerous games, no longer constantly fearing for their wellbeing. When the police bring home an unruly teenager who slammed his scooter into a post after drinking too much, his father scolds him complacently, saying he will misbehave less when he’s dead and that he won’t be allowed back in the house when he returns. His mother, who a few months earlier would have wrapped her arms around him and thanked the heavens, absently sends him to his room and announces that she will keep the insurance settlement as pocket money – “You should save your second life for later, like your sister.”
The minister of finance pulls out his hair in frustration. He sees the deceased elderly crossed off the retirement list coming back on a daily basis, demanding their retirement pay once again. He reiterates that to live again is not free and that the resurrections will have a price. In Parliament, debates continue over who should bear these costs: liberals feel that solidarity has its limits and that the living should not subsidize the resurrected; the socialists reply that to live again is a right and that we cannot ask the resurrected elderly to work again, unless we want to kill them a second time.
As the reborn are generally in good shape, seemingly refreshed - even those who were bedridden before dying - doctors have concluded that the best way to treat some patients is to kill them, since they will come back in better condition. A cancer patient void of hope, if killed, reappears in a week or two with less metastises and a real chance of recovery; for an alcoholic whose body is destroyed, doctors propose a clean and painless death that will strengthen his heart rather than a difficult and uncertain operation. Death is no longer a failure for the doctor today: in order to live, sometimes one must die.
Among the more serious consequences of the phenomenon, one should also mention the malaise of the church, who, after centuries of professing the same doctrines, has had to amend their dogma to take current events into account. To avoid upsetting the faithful with hasty reforms, it was decided in Rome that the resurrections are the work of the Creator, and that priests should encourage their flock to be prudent and to spend their second life washing away the sins of the first. On a more positive note: millions of unbelievers see the resurrections as a sign of God's existence, and rush into churches demanding baptisms and communions - some even joining the clergy. Mass fills up, monasteries are forced to turn people away, and parishes have more than enough funding to renovate places of worship and raise the priests’ salaries.
Another spiritual effect of the resurrections is that death has lost some of the mystery and intrigue that surrounded it, making it a major subject in art and thought for two thousand years. What exists after death is still unknown, but we know that a second life follows the first; the problem is therefore set aside, and loses its metaphysical priority. To philosophize about death and ponder the meaning of life is less urgent. Should we rejoice? Nothing could be less certain. The life we once lived seemed absurd; we thought that without death it would be less so. In fact, the opposite is true: we discover that life is even more absurd without death, and we begin to long for the good old days when death was inevitable, easy and irreversible - the good old days when death was reassuring.
(To be continued…)
French to English: Gist/Summary Translation - Threat to Biodiversity General field: Science Detailed field: Environment & Ecology
Source text - French Les pesticides systémiques sont une menace pour la biodiversité
et les services écosystémiques dans le monde
mardi 24 juin 2014
Une nouvelle méta-analyse des pesticides systémiques à base de néonicotinoïdes et de fipronil (également appelés ici « néonics »), dont la publication est attendue pour cet été, confirme que ces produits causent des dommages importants à de nombreuses espèces d’invertébrés utiles et jouent un rôle clé dans le déclin des abeilles.
L’inquiétude quant à l’impact des pesticides systémiques sur un grand nombre d’espèces utiles n’a cessé de croître au cours des vingt dernières années mais aucun élément scientifique n’avait été jugé concluant à ce jour.
Dans le cadre d’une revue complète de la littérature (800 publications rapports révisés par des pairs), un groupe de travail (Task Force) sur les pesticides systémiques, réunissant des scientifiques internationaux indépendants, a montré qu’il existe suffisamment de preuves évidentes des préjudices pour mettre en route des mesures réglementaires.
Selon cette analyse, connue en anglais sous le nom de Worldwide Integrated Assessment ou WIA (en français : Évaluation mondiale intégrée) et prochainement publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research, les « néonics » comportent un risque élevé de dommages pour les abeilles mellifères et autres pollinisateurs comme les papillons, ainsi que pour une large variété d’autres invertébrés (vers de terre p. ex.) et de vertébrés tels que les oiseaux.
Les néonics sont des neurotoxines et les effets générés par l’exposition à ces substances peuvent être immédiats et fatals mais également chroniques. Une exposition de longue durée à de faibles doses (non létales) peut également être néfaste. Parmi les dommages chroniques possibles, citons la perte d’odorat ou de mémoire, une perte de fécondité, un comportement trophique altéré et une diminution de l’apport alimentaire, y compris un butinage amoidri chez les abeilles, une capacité altérée du ver de terre à creuser des tunnels, des difficultés à voler et une sensibilité accrue aux maladies.
Un des principaux auteurs du WIA, le Dr Jean-Marc Bonmatin (Centre National de la Recherche Scientifique en France), a dit : « Les preuves sont très claires. Nous sommes face à une menace qui pèse sur la productivité de notre milieu naturel et agricole et cette menace équivaut à celle que constituent les organophosphates ou le DDT. Loin de protéger la production alimentaire, l’utilisation des néonics menace l’infrastructure même qui permet cette utilisation, mettant en danger les pollinisateurs, les ingénieurs de l’écosystème et les antiparasitaires naturels au cœur du fonctionnement écosystémique. »
L’analyse a démontré que les catégories d’espèces les plus touchées étaient les invertébrés terrestres tels que les vers de terre, qui sont exposés à des niveaux élevés via le sol et les plantes, à des niveaux moyens via les eaux de surface et par lixiviation (« leaching ») , et à des niveaux faibles via les poussières dans l’air. Ces substances peuvent nuire à la santé tant des individus que des populations, même à de faibles doses ou en cas d’exposition aiguë, rendant ces individus et populations extrêmement vulnérables aux niveaux de néonics associés aux pratiques agricoles.
Le deuxième groupe le plus touché comprend les insectes pollinisateurs (abeilles, papillons, etc.) qui sont exposés à une forte contamination par l’air et les plantes et à des niveaux d’exposition moyens par l’eau. Aussi bien les individus que les populations peuvent être affectées par une exposition faible ou aiguë, les rendant hautement vulnérables.
Viennent ensuite les invertébrés aquatiques, comme les gastéropodes d’eau douce et les puces d’eau, sensibles à une exposition faible et aiguë, qui peuvent être affectés aux niveaux de l’individu, de la population et de la communauté, et les vertébrés tels que les oiseaux, qui sont vulnérables à des niveaux d’exposition moyens et bas via le sol, l’air, l’eau et les plantes, et qui sont affectés aux niveaux de l’individu et de la population.
Il s’est également avéré que les poissons, les amphibiens et les microbes étaient tous touchés à des niveaux d’exposition élevés ou après une exposition prolongée. Des échantillons d’eau prélevés à travers le monde dépassent régulièrement les limites écotoxicologiques autorisées.
Nous ne disposons pas de données suffisantes pour déterminer s’il existe ou non un impact sur les mammifères ou les reptiles, mais dans le cas de ces derniers, la conclusion des chercheurs est qu’un tel impact est probable.
Outre la contamination d’espèces non cibles par exposition directe (p. ex. des insectes qui se nourrissent du nectar de plantes traitées), les substances chimiques sont également présentes, à divers niveaux de concentrations, en dehors des zones volontairement traitées. La solubilité des néonics dans l’eau signifie qu’ils ruissellent, s’écoulent facilement et contaminent des zones bien plus larges, donnant lieu à une exposition des organismes à la fois chronique et aiguë, notamment dans des zones riveraines et dans les systèmes estuariens et marins côtiers.
Ces insecticides sont aujourd’hui les plus utilisés dans le monde, avec une part de marché estimée à quelque 40% et des ventes de plus de 2,63 milliards de dollars US en 2011. Ils sont aussi communément utilisés dans les traitements domestiques pour la prévention des puces chez les chats et chiens et la lutte contre les termites dans les structures en bois.
« Les conclusions du WIA sont des plus préoccupantes », dixit le président de la Task Force, Dr Maarten Bijleveld van Lexmond. « Nous pouvons à présent clairement voir que les néonics et le fipronil représentent un risque pour les fonctions et services écosystémiques qui va bien au-delà des inquiétudes afférentes à une espèce et qui mérite vraiment d’être porté à l’attention des gouvernements et des instances de réglementation. »
Les abeilles mellifères ont jusqu’à présent été au centre des préoccupations en ce qui concerne l’utilisation des néonics et du fipronil, et des actions limitées ont été prises, entre autres par la Commission européenne, mais les fabricants de ces neurotoxines ont rejeté toutes les allégations de préjudice. En évitant de simplement comparer les rapports entre eux et en analysant toute la littérature disponible, le WIA a montré que les néonicotinoïdes, dans des concentrations réalistes d’utilisation en champ, nuisent à la navigation individuelle, à l’apprentissage, à la collecte de nourriture, à la longévité, à la résistance aux maladies, et à la fécondité des abeilles. Concernant les bourdons, des effets irréfutables au niveau de la colonie ont été constatés, avec des colonies exposées qui grandissent plus lentement et produisent nettement moins de reines.
Les auteurs recommandent vivement aux instances de réglementation de prendre davantage de précautions, de durcir encore la réglementation sur les néonicotinoïdes et le fipronil, et de commencer à planifier leur suppression progressive à l’échelle mondiale ou, du moins, à formuler des plans visant à réduire fortement leur utilisation dans le monde.
Approfondir
ÉVALUATION INTÉGRÉE MONDIALE SUR LES PESTICIDES SYSTÉMIQUES
Ces 20 dernières années, l’incidence des pesticides systémiques sur toute une série d’espèces bénéfiques est devenue de plus en plus préoccupante. Alors que l’attention s’est surtout portée sur l’abeille, importante d’un point de vue économique, les scientifiques et d’autres intervenants ont été aussi de plus en plus alarmés par le déclin de nombreuses autres espèces d’insectes.
Au centre de ces préoccupations, on retrouve le groupe de produits chimiques dénommés néonicotinoïdes qui ont été introduits comme pesticides dans l’agriculture au cours des années 1990 et qui sont à présent très répandus. Bien que certaines restrictions aient été mises en place, par exemple par la Commission européenne, les gouvernements hésitent à établir que la science est suffisamment concluante et donc à donner suite à ces conclusions en prenant des mesures.
L’Évaluation intégrée mondialement (WIA - Worldwide Integrated Assessment), entreprise par la Task Force on Systemic Pesticides (= groupe d’action sur les pesticides systémiques), s’est proposée de fournir une analyse indépendante et complète de ces produits chimiques et de leur incidence sur les écosystèmes et la biodiversité, de manière à informer sur les mesures appropriées à prendre à l’avenir. Les résultats seront publiés dans la revue évaluée par des pairs Environmental Science and Pollution Research à l’été 2014.
WIA
Il s’agit de la première méta-analyse à être entreprise sur deux groupes d’insecticides systémiques, les néonicotinoïdes et fipronil et la première fois que toutes les informations pertinentes provenant d’études poursuivies dans le monde entier ont été regroupées à un seul endroit.
Certains aspects de cette analyse ont été largement reconnus auparavant (p.ex. risques pour les abeilles), mais certains ne l’ont pas été (p.ex. risques pour les oiseaux, les vers de terre, les autres pollinisateurs et les invertébrés aquatiques). Des études isolées se sont concentrées sur les incidences sur certains organismes, habitats ou sites particuliers (p.ex. abeilles en France, voies navigables aux Pays-Bas, oiseaux aux États-Unis) mais relativement peu d’entre elles se sont concentrées de manière spécifique sur les incidences sur la biodiversité et les écosystèmes, de sorte que cette analyse fait avancer notre compréhension d’une manière beaucoup plus holistique et extensive.
Lorsque les données disponibles le permettent, l’analyse s’étend à la prise en compte des risques au-delà des espèces et des groupes individuels, autrement dit à des communautés et à des processus d’écosystèmes complets. Entreprise par 29 scientifiques indépendants experts dans de nombreuses disciplines, la WIA a examiné plus de 800 publications évaluées par des pairs.
OBSERVATIONS CLÉS
Nocivité
• Les néonicotinoïdes persistent et s’accumulent, en particulier dans le sol, pendant des mois et, dans certains cas, pendant des années. Ceci augmente effectivement leur toxicité en augmentant la durée d’exposition d’espèces non cibles.
• Les métabolites des néonicotinoïdes (les composés résultant de leur dégradation) sont souvent tout aussi toxiques, sinon plus, que les ingrédients actifs.
• Les mesures classiques utilisées pour évaluer la toxicité d’un pesticide (résultats de toxicité en laboratoire à court terme) ne sont pas efficaces pour les pesticides systémiques et dissimulent leur véritable incidence. En général, elles ne mesurent que les effets aigus directs et non les effets chroniques par des voies d’exposition multiples. Dans le cas d’effets aigus uniquement, certains néonicotinoïdes sont au moins 5 000 à 10 000 fois plus toxiques pour les abeilles que le DDT.
• Les effets de l’exposition aux néonicotinoïdes vont d’une exposition instantanée et mortelle à une exposition chronique. Même une exposition à long terme à de bas niveaux (non mortels) peut être nuisible. Ce sont des poisons neurotoxiques, le dommage chronique causé pouvant comprendre : un sens de l’odorat ou une mémoire diminué(e), une fécondité réduite ; un comportement d’alimentation altéré et une prise de nourriture réduite, y compris une récolte réduite chez les abeilles ; un comportement de creusage altéré chez les vers de terre ; des difficultés à voler et une susceptibilité accrue aux maladies.
Écosystèmes
• Les néonicotinoïdes ont une incidence sur toutes les espèces qui mâchent une plante, absorbent son suc, boivent son nectar, consomment son pollen ou ses fruits, ces incidences augmentant par le biais d’un écosystème dont la stabilité s’affaiblit.
• La combinaison de la persistance (pendant des mois ou des années) et de la solubilité dans l’eau a entraîné une contamination à grande échelle des sols et des sédiments, des eaux souterraines et de surface et de la végétation traitée et non traitée, ainsi que le potentiel d’accumulation dans ces éléments.
• Outre la contamination d’espèces non cibles par exposition directe (p.ex. les insectes qui consomment le nectar de plantes traitées), ces produits chimiques se retrouvent également à des concentrations variables en dehors des zones traitées. Ils pénètrent facilement dans les habitats terrestres et aquatiques environnants. Cette eau polluée, ainsi que la poussière créée pendant le semis des graines traitées, peut contaminer les plantes sauvages qui croissent aux lisières des champs agricoles et dans les haies, ce qui donne un potentiel d’incidences majeures pour un large éventail d’invertébrés herbivores non cibles qui vivent sur les terres agricoles ou à proximité de celles-ci.
• Ceci fournit de multiples voies pour l’exposition chronique et aiguë d’espèces non cibles. Les organismes qui vivent sur les terres agricoles sont exposés chroniquement, à l’instar d’organismes aquatiques qui vivent en aval des terres agricoles, y compris les habitants des zones ripuaires, des estuaires et des systèmes marins côtiers.
• La biodisponibilité à grande échelle de ces insecticides dans l’environnement global à des niveaux dont on sait qu’ils causent des effets mortels et sublétaux sur un large éventail de micro-organismes invertébrés et vertébrés terrestres, aquatiques et bénéfiques pour le sol, pose des risques pour le fonctionnement de l’écosystème et les services fournis par les écosystèmes terrestres et aquatiques, y compris les fonctions du sol et de l’eau fraîche, comme la décomposition des déchets et le cycle des matières nutritives, la production d’aliments, la lutte biologique contre les nuisibles et les services de pollinisation.
Espèces
• Les néonicotinoïdes et le fipronil ont des incidences qui s’étendent largement au-delà de la culture, des espèces végétales et des nuisibles ciblés.
• Ils causent des dommages importants et posent un risque sérieux de nuisances pour un large éventail d’espèces invertébrées bénéfiques dans le sol, la végétation, les habitats aquatiques et marins, et ont donc une incidence sur les services de l’écosystème.
• Les recherches sont insuffisantes sur l’incidence sur les espèces vertébrées alors que l’évaluation a révélé des incidences sublétales préoccupantes pour un large éventail d’espèces, oiseaux compris.
• Le risque de nuisances a lieu aux niveaux d’exposition sur le champ (autrement dit les quantités utilisées en agriculture) et à des niveaux inférieurs.
• Il est évident que les niveaux de pollution actuels aux néonicotinoïdes résultant d’utilisations autorisées, dépassent fréquemment les « concentrations avec effet observé les plus basses » pour un large éventail d’espèces non cibles et sont donc susceptibles d’avoir des incidences biologiques et écologiques négatives à grande échelle.
• Il est aussi évident que les néonicotinoïdes posent un risque sérieux de nocivité pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
• Chez les abeilles, les concentrations réalistes sur le champ ont une incidence négative sur la navigation, l’apprentissage, la collecte d’aliments, la longévité, la résistance aux maladies et la fécondité individuels. Pour les bourdons, des effets irréfutables au niveau de colonies ont été observés, des colonies exposées se développant plus lentement et produisant beaucoup moins de reines. Des études de terrain avec des colonies d’abeille en vol libre ont été difficiles à réaliser étant donné que les colonies de contrôle sont à chaque fois contaminées par des néonicotinoïdes, ce qui démontre de manière évidente leur présence envahissante dans l’environnement.
Les groupes d’espèces les plus affectés sont :
Les invertébrés terrestres
Les invertébrés terrestres comme les vers de terre sont exposés à une contamination potentielle par les quatre voies (air, eau, sol, végétaux) avec : • une exposition élevée via le sol et les végétaux • une exposition moyenne via l’eau de surface et le lessivage • une exposition faible via l’air (poussières) L’évaluation a observé que les individus et les populations peuvent être influencés négativement par une exposition faible à aiguë (c.-à-d. permanente), ce qui les rend hautement vulnérables à des concentrations de terrain réalistes, c.-à-d. les concentrations que l’on peut trouver en agriculture. Ces effets vont d’une modification du comportement comme les inhibitions alimentaires, jusqu’à la mort. Ces espèces fournissent une myriade de services d’écosystème, qui comprennent la régulation et le cycle des nutriments, le stockage du carbone et le soutien de la croissance des végétaux et dépendent des communautés biologiques diverses et complexes qui sont présentes dans les sols.
Insectes pollinisateurs
Les insectes pollinisateurs comme les abeilles et les papillons sont exposés à la contamination par les quatre voies avec : • une exposition élevée via l’air et les végétaux • une exposition moyenne via l’eau. L’évaluation montre que tant les individus que les populations peuvent être influencés négativement par une exposition faible ou aiguë, ce qui les rend hautement vulnérables. Les pollinisateurs exposés au pollen, au nectar et à l’eau contaminés sont mis en danger à des concentrations réalistes de terrain.
Invertébrés aquatiques
Le groupe le plus influencé qui suit est constitué par les invertébrés aquatiques, comme les escargots d’eau fraîche et les puces d’eau qui sont exposés via l’eau et les végétaux potentiellement, sont vulnérables à une exposition faible et aiguë et peuvent être affectés aux niveaux de l’individu, de la population et de la communauté. La solubilité moyenne à élevée dans l’eau des néonicotinoïdes leur permet de contaminer à la fois les eaux de surface et les eaux souterraines. Ils sont donc lessivés dans les voies navigables, où des concentrations élevées ont diminué l’abondance et la diversité des insectes aquatiques. Les incidences identifiées sur ce groupe sont un comportement d’alimentation réduit, une croissance et une mobilité diminuées.
Oiseaux
Les oiseaux sont les plus vulnérables ensuite, avec une exposition faible et moyenne via les quatre voies et sont influencés à des niveaux d’exposition moyens, tant pour les individus que pour les populations.
Autres
Il a été observé que tant les poissons, les amphibiens que les microbes sont affectés après des niveaux élevés ou une exposition prolongée. Les échantillons prélevés dans les eaux du monde entier ont montré des dépassements réguliers des limites écotoxicologiques.
On ne dispose pas de données suffisantes pour évaluer si oui ou non il existe une incidence sur les mammifères ou les reptiles ; toutefois, dans le cas de ces derniers, les chercheurs ont conclu que cette incidence était probable.
Lacunes
• Tout aussi préoccupant, ou presque, que ce que l’on connaît sur les néonicotinoïdes est ce que l’on ne connaît pas. On dispose de peu de données sur les quantités de pesticides systémiques appliquées et il n’existe pas non plus de contrôle important des concentrations de néonicotinoïdes dans l’environnement. Lorsqu’une étude est exécutée, les néonicotinoïdes et le fipronil sont souvent détectés.
• La toxicité pour la plupart des organismes n’a pas été investiguée. Ainsi, par exemple, des essais de toxicité ont uniquement été exécutés sur quatre des près de 25 000 espèces connues d’abeilles et il n’y a eu pratiquement aucune étude de toxicité pour d’autres groupes de pollinisateurs comme les syrphes ou les papillons ont été réalisées.
• La toxicité pour les vertébrés (comme les mammifères granivores et les oiseaux qui sont susceptibles de consommer des semences préparées) n’a été examinée que pour une poignée d’espèces.
• Les effets sublétaux n’ont pas été étudiés pour la plupart des organismes, mais sont connus comme étant marqués chez les abeilles et pour les quelques autres espèces sur lesquelles des études ont été réalisées, les doses sublétales de ces produits chimiques neurotoxiques ont été signalées comme ayant (généralement) des incidences négatives sur le comportement à des doses bien inférieures à celles qui causent la mort.
Conclusions
• L’échelle actuelle d’utilisation des néonicotinoïdes n’est pas tenable.
• Leur utilisation continue ne peut qu’accélérer le déclin global d’invertébrés importants avec, comme résultat, le risque de diminution du niveau, de la diversité, de la sécurité et de la stabilité des services fournis par les écosystèmes.
• Les observations de la WIA démontrent que l’utilisation extensive actuelle de ce groupe de produits chimiques hautement toxiques et persistants a une incidence sur la biodiversité globale : En exerçant une exposition répandue et chronique pour des organismes non cibles au niveau individuel comme celui de la population ; Par les impacts de cette exposition en ayant une incidence sur les services écosystémiques essentiels et les fonctions apportées par ces organismes.
• À grande échelle, l’utilisation prophylactique d’insecticides systémiques à large spectre doit être reconsidérée.
• Les auteurs suggèrent fortement que les agences réglementaires appliquent des principes plus précautionneux et de nouvelles réglementations plus strictes sur les néonicotinoïdes et le fipronil et entament la planification d’une sortie globale ou au moins commencent à formuler des plans pour une forte réduction de leur utilisation à l’échelle mondiale.
CONTEXTE
Les néonicotinoïdes et le fipronil en tant que pesticides
Les néonicotinoïdes sont une classe d’insecticides neuroactifs, à base de nicotine qui ont été développés en 1991 et mis sur le marché au milieu des années 1990. Le fipronil est aussi neuroactif et a été développé à la même époque.
Contrairement à d’autres pesticides qui restent à la surface du feuillage traité, les pesticides systémiques, dont les néonicotinoïdes et le fipronil, sont absorbés par la plante et transportés vers tous les tissus (feuilles, fleurs, racines et tiges, de même que le pollen et le nectar). Les produits contenant des néonicotinoïdes/du fipronil peuvent être appliqués à la racine (comme enrobage des graines ou médication pour le sol) ou pulvérisés sur le feuillage des cultures. La toxine insecticide reste active dans le sol ou la plante pendant de nombreux mois (ou des années), protégeant la culture tout au long de la saison.
Les néonicotinoïdes/le fipronil agissent sur les capacités de traitement de l’information des invertébrés, en ayant une incidence sur des voies nerveuses spécifiques qui sont différentes des vertébrés. Ceci fait qu’ils sont très appréciés comme insecticides à large spectre, étant donné qu’ils sont considérés comme moins directement toxiques pour les vertébrés, dont les hommes.
Ces insecticides systémiques sont devenus le groupe d’insecticides le plus largement utilisés mondialement, avec une part de marché estimée aujourd’hui à environ 40 % du marché mondial. Parmi les composés communs, on citera l’acétamipride, la clothianidine, le dinotéfurane, l’imidaclopride, le nitenpyram, la nithiazine, le thiaclopride, le thiaméthoxam et le fipronil, dont les ventes dans le monde dépassaient 2,63 milliards de dollars américains en 2011.
Le marché pour le traitement des graines s’étend encore plus rapidement, passant de 155 millions d’euros dans les années 1990 à 957 millions d’euros en 2008, date à laquelle les néonicotinoïdes constituaient 80 % de toutes les ventes de traitement de graines au monde.
Les néonicotinoïdes restent toxiques même à de très faibles doses. Ils ont une persistance plus élevée dans le sol et dans l’eau que les pesticides classiques tout en restant en place pendant des mois en moyenne, ce qui entraîne une exposition chronique et durable d’organismes non cibles, comme les invertébrés. Étant donné qu’ils sont relativement solubles dans l’eau, ils se répandent aisément dans les habitats aquatiques. Des préoccupations croissantes concernant leur rapport avec le délabrement de colonies d’abeilles ont entraîné des restrictions quant à leur utilisation dans les pays de l’UE. Les préoccupations concernant leur incidence sur d’autres espèces non cibles, dont les oiseaux, ont augmenté au cours des cinq dernières années.
Groupe de travail sur les pesticides systémiques
Le Groupe de travail (ou Task Force) sur les pesticides systémiques est la réponse de la communauté scientifique aux préoccupations relatives aux incidences des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes. Il a pour but de fournir la vision définitive de la science afin d’accélérer et d’améliorer la prise de décision.
Il conseille deux Commissions de l’UICN, à savoir la Commission de la Gestion des Écosystèmes et la Commission pour la Survie des Espèces. Ses travaux ont été repérés par l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et ont été portés à l’attention de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) - pour laquelle travaillent quatre membres de la Task Force dans le contexte de l’évaluation thématique accélérée des pollinisateurs, de la pollinisation et de la production alimentaire.
Translation - English Systematic Pesticides: A Threat to Biodiversity
The 23rd of June, 2014, a groundbreaking report was released by an independent international task force of scientists documenting the dangers of systematic pesticides made with fipronil and neonicotinoids. The report, known as the Worldwide Integrated Assessment (WIA), was based upon a literature review of over 800 publications.
The systematic pesticides in question are a type of neurotoxic poison and unlike other pesticides that rest on the surface of a plant, they are absorbed into the plant and spread throughout the plant tissue (roots, flowers, stems, leaves, pollen, nectar, etc.). They are long lasting and build up in the soil, increasing toxicity over time. When they do break down, the metabolites that are left after decomposition are also quite toxic, and may be even more so than the active ingredients. The pesticides are also water soluble, which contributes to their spread outside of treated areas (especially in aquatic ecosystems). The spread of contaminated pollen and soil also facilitates the spread of the pesticides. The current methods for evaluating the toxicity of other pesticides are not effective for systematic pesticides, making it very difficult to determine their toxicity. These pesticides are used on a global level, and account for 40% of pesticides sold around the world.
Systematic pesticides are having a devastating effect on many organisms and ecosystems. Effects on organisms range from death to symptoms dues to “chronic exposure.” Even long term exposure to low concentrations of systematic pesticides can be very harmful. Organisms identified by the WIA as being affected include the following (in the order of most to least affected): terrestrial invertebrates, bees and other pollinators, aquatic invertebrates, birds, fish, amphibians and microorganisms. The most extensive research has been conducted on the impact of systematic pesticides on bees and other pollinators, and includes negative effects on individual navigation, learning processes, foraging practices, disease resistance, lifespan and fertility. In addition, colonies grow at a slower rate and produce fewer queens.
The information provided in this report is extremely significant as the use of these pesticides poses a huge risk to the functioning of ecosystems as well as the services they provide us. The continued use of these pesticides will only accelerate the global decline of invertebrates and diminish diversity and, therefore, threaten the stability of ecosystems and the services they provide (both the ecosystems and organisms that live within them). The authors of the WIA strongly recommend taking precautions and imposing restrictions of the use of these products, with the intention of progressively eradicating their use on a global level, or, at least heavily reducing their use globally.
French to English: Gist/Summary Translation: The Debate Concerning GMOs General field: Science Detailed field: Environment & Ecology
Source text - French Le débat autour des OGM
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) provoquent de nombreux débats qui sont sortis des mondes agricole, économique et scientifique pour toucher les sphères politique, philosophique et juridique.
Les OGM sont source de grandes divergences d’opinion, qui conduisent à une absence de consensus au sein des opinions publiques nationales ; les avantages prouvés ou potentiels apportés par les OGM s’opposent à des risques sanitaires potentiels et à des craintes sur une éventuelle atteinte à la biodiversité. Les décisions règlementaires des décideurs politiques varient fortement en fonction des pays et des périodes (multiples autorisations en Amérique du Nord ou au Brésil, autorisation de culture en France, puis interdiction en 2008, etc.). Dépassant le cadre scientifique, bon nombre des partisans de la lutte anti-OGM, dont José Bové, soulignent le caractère éminemment politique du choix d'autoriser ou non les cultures OGM. De même, des observateurs politiques pensent que les décisions règlementaires sont parfois prises en fonction de l’opinion de la population.
Le débat sur les OGM, d'abord confiné au monde scientifique ou agricole s'est progressivement politisé sur deux principales bases d'arguments. Une base éthique en raison, selon les opposants, d'incertitudes sur l'impact des OGM sur l'homme et l'environnement, puis de la brevetabilité du vivant. Une base économique en raison, selon les opposants, de la domination du marché des OGM par un petit nombre de multinationales détenant les brevets des OGM et tentant par ce biais de prendre le contrôle de l'agriculture mondiale.
En France, le débat sur les OGM a été médiatisé par les actions des faucheurs volontaires d'OGM et du leader de la Confédération paysanne José Bové. Le groupe de pression anti-OGM est très actif en Europe, et particulièrement en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg, en Hongrie et en Suisse. Il n’a pas pris corps majoritairement dans l’opinion publique américaine, mais se manifeste également au Canada.
Plusieurs chercheurs se sont prononcés pour que la question des OGM reste scientifique. Jean de Kervasdoué, agronome et économiste, considère dans Les prêcheurs de l'apocalypse que les médias français sont anti-OGM et empêchent la tenue d'un véritable débat scientifique. Il écrit ainsi que « Quand les présentateurs du journal télévisé parlent d'OGM, j'ai l'impression que Mars attaque. » Claude Allègre, géochimiste et ancien ministre, souligne également, dans Ma vérité sur la planète, le manque de traitement scientifique de la question et les préjugés qui règnent. Il écrit que « La répulsion de certains contre les OGM touche au fanatisme » et considère que la lutte anti-OGM est devenue une « religion » avec ses « dogmes ». Dans une émission de France 2, selon Marcel Kuntz, « un torrent de contrevérités et de manipulations fut déversé sur les téléspectateurs ».
Les partisans des OGM avancent notamment les arguments suivants. Les OGM peuvent être développés pour être cultivés dans des conditions climatiques difficiles (sécheresse en particulier) qui permettraient de réduire les risques de sous-nutrition ou de famine. Les OGM permettraient d'accroître les rendements agricoles. Selon plusieurs études scientifiques, l’utilisation d’OGM permet d’accroître la productivité des surfaces cultivées de certaines céréales comme le soja ou le maïs.
(…)
Selon les opposants aux OGM, des risques existent de diffusion des gènes modifiés par croisement entre OGM et plantes cultivées ou sauvages, ou par la domination progressive des plantes améliorées, ceci pouvant provoquer un risque d'atteinte à la biodiversité si le gène inséré confère à l'organisme un avantage sélectif par rapport à son équivalent non modifié. Cette dissémination des gènes insérés dans les populations naturelles peut éventuellement provoquer un avantage évolutif quasi-instantané à une espèce par rapport à une autre espèce.
Les partisans des OGM disent que le développement des plantes OGM réduit le recours aux produits chimiques dans l'agriculture, pesticides et engrais. Les partisans des OGM mettent en avant la possibilité de développer des plantes répondant mieux aux conditions climatiques, afin de réduire les pertes et les produits chimiques utilisés tout en augmentant les rendements. Selon l'ISAAA, 962 millions de kilos de CO2 n'ont pas été émis grâce aux OGM en 2005 et 356 millions de litres d'essence ont été économisés grâce à une meilleure organisation des récoltes et des traitements. Les répercussions sur l'environnement, mesurées par l'indicateur de l'Environmental Impact Quotient, ont été réduites de 15,3 % entre 1996 et 2005. L'utilisation de produits chimiques a été réduite de 7 %, ce qui correspond à 224,3 millions de kilos de produits qui n'ont pas été déversés en 2005 grâce aux OGM. La moindre utilisation d'engrais ou d'insecticides réduit la nocivité des aliments pour la santé humaine.
À l'inverse, les opposants aux OGM disent que l'acquisition par une plante d'une résistance à un herbicide donné permet de l'épandre largement sur les cultures sans risque pour la plante cultivée et peut conduire à une utilisation plus importante d'herbicide avec les risques sanitaires liés à un usage accru d'herbicide. C'est le cas du couple formé du soja OGM Roundup Ready couplé à l'herbicide Roundup de Monsanto, dont la toxicité relative a été mise en évidence. L'épandage induit un risque d'ingestion de cette substance.
Les modifications génétiques du vivant posent des questions éthiques, par exemple puisqu'il est possible d'apporter des modifications génétiques à l’Homme. L'application des techniques génétiques aux organismes végétaux et animaux peut être perçue comme moralement acceptable par certains, pour lesquels elles sont similaires aux méthodes d’hybridation désormais classiques, mais pour d'autres personnes, ces méthodes appliquées à tous les organismes vivants poseraient des problèmes d'éthique.
Translation - English The multitude of debates surrounding GMOs, while once mainly scientific and agricultural in nature, have evolved to include ethical and economic arguments, leading to a lack of consensus on the issue at a political level. While the scientific community hopes for a debate based upon unprejudiced empirical research, for certain, the anti-GMO fight has become something nearly resembling a religion. The arguments for each side of the debate as presented in the article are outlined below.
Anti-GMO Arguments:
-Reduced biodiversity could occur as GMOs crossbreed with non-GMOs (agricultural or wild) and potentially alter the evolutionary process as altered plants thrive (especially if the GMO has a trait that gives it an advantage).
-Concerns of potential health risks, uncertainty concerning the impact of GMOs on man and the environment.
-Question the patentability of a living organism.
-Concerns regarding the domination of the GMO market by a small number of multinational corporations with patents on the GMOs.
-Concerns regarding the build-up of certain herbicides used on crops resistant to the herbicide being used.
-Ethical issue of genetically modifying life: with what organisms is it acceptable (if ever)? Would it be ethically acceptable to modify man?
Pro-GMO Arguments:
-GMOs can be developed for cultivation in harsh climate conditions (especially drought), reducing risks of famine or malnutrition.
-GMOs can increase agricultural yield and efficiency relative to the size of the land being cultivated for certain crops such as soy and corn.
-The development of GMOs reduces the use of chemical products in agriculture and also reduces the use of gas (fuel) and the emission of CO2.
French to English: Mauritania: The Ample Plight of Attraction General field: Social Sciences Detailed field: Journalism
Source text - French Le gros problème de la Beauté
NOUAKCHOTT, 22 février 2011 (IRIN) –
Le gavage des filles est en voie de disparition en Mauritanie, en particulier dans les zones urbaines, mais beaucoup de jeunes filles et de jeunes femmes utilisent de leur plein gré des méthodes modernes et dangereuses pour parvenir à la silhouette corpulente qui a longtemps été un signe extérieur de richesse dans le pays.
« Le gavage accompagné de sévices physiques est devenu pratiquement une chose du passé ; il est généralement limité aux zones rurales reculées », a dit Zeinabou Mint Taleb Moussa, directrice de l’organisation non gouvernementale Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME). « Mais les jeunes femmes qui veulent prendre du poids et qui ont recours pour cela à des moyens extrêmes sont effectivement une réalité. »
Des Mauritaniens ont parlé à IRIN de cas récents où des jeunes femmes sont mortes à cause des médicaments qu’elles avaient pris – y compris des produits destinés à l’élevage – pour gagner du poids.
Certes, les canons de la beauté changent petit à petit et certaines femmes refusent la pratique destructrice du gavage, mais traditionnellement en Mauritanie, une silhouette potelée chez la femme est symbole de richesse et de bonne santé.
Des générations durant, les familles ont gavé leurs filles avec des litres de lait de vache ou de chamelle chaque jour, en partie pour améliorer leurs perspectives de mariage.
Selon un proverbe mauritanien de l’ethnie maure, « la femme occupe dans le cœur de l’homme la place qu’elle occupe dans son lit. »
Cependant, au cours des dernières années, des jeunes filles et des femmes se tournent de leur propre chef vers d’autres méthodes : prendre par exemple des produits à base de cortisone – dont un destiné à engraisser le bétail – des sirops stimulant l’appétit et des médicaments psychotropes.
« Il y a quelques mois, ma cousine est allée au village pour se préparer à son mariage », dit un membre de l’AMSME qui a demandé à rester anonyme. « Cette préparation comprend un engraissage et elle est morte d’une overdose de médicaments censés aider à gagner du poids. »
Un autre cas concerne une jeune fille vivant dans un bidonville de la capitale Nouakchott qui est morte récemment après avoir pris des médicaments destinés au bétail, a dit Souleimane Cherif, le président de l’Association des Pharmaciens de Mauritanie.
Mohameden Ould Ekahe, chercheur en sociologie, a dit que l’un des médicaments pris par les femmes pour engraisser est connu localement sous le nom de “dregdreg”, un mot hassaniya qui veut dire secousse cardiaque, en raison de l’un des risques sanitaires qu’il peut provoquer.
Ces produits s’obtiennent facilement et c’est en partie le problème, a dit à IRIN le pharmacien M. Cherif.
« La réglementation n’est pas strictement appliquée à cause des bénéfices que représente pour certains le secteur médical », a t-il dit. « De plus, les ressources de l’Etat sont relativement limitées. Mais les autorités ont fait des efforts ces trois dernières années, en retirant par exemple certains produits du marché. »
Malgré ces efforts et la loi de 2010 prévoyant des pénalités plus sévères pour les ventes illicites de médicaments, n’importe qui peut acheter les produits sur les marchés et dans les pharmacies.Il est difficile de dire combien d’argent est dépensé pour ces produits utilisés dans ce but, car une bonne partie des transactions se font au marché noir.
Beaucoup de femmes demandent également des pilules contraceptives uniquement parce qu’elles permettent un gain potentiel de poids, et des sirops stimulant l’appétit, a dit Anna Fall, sage-femme dans un centre de santé d’un quartier pauvre de Nouakchott.
La volonté d’accumuler les kilos en trop est associée à une série de risques : maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale, diabète et tension artérielle, a dit Mohammed Lemine Ould Cheikh, médecin en chef au centre de santé. « La plupart des femmes ne savent pas que ces médicaments sont dangereux, sinon elles ne les prendraient pas. C’est une question d’éducation. »
Pour Taleb Moussa, ce n’est pas une simple question d’ignorance : certaines jeunes filles qui veulent prendre du poids rejettent l’idée qu’un mauvais usage des médicaments puisse être dangereux. « Un jour, j’étais dans une pharmacie et j’ai vu des jeunes filles acheter ces produits. Je leur ai dit que c’était dangereux, mais elles ont ri [et] ont continué ce qu’elles faisaient. »
De fait, la pression sociale et des critères très anciens perdurent. Marième Diallo, 53 ans, a été gavée durant son adolescence. Ses deux filles, 14 et 19 ans, sont minces et refusent de prendre du poids.Diallo a dit qu’elle ne les forcerait pas, mais ses amies se moquent d’elle. « Ma voisine est venue récemment, pour me dire que ce n’était pas normal, que c’était un déshonneur pour ma famille que mes filles soient minces. Elle voulait les emmener au village pour leur faire prendre du poids. »
Beaucoup d’hommes voient encore la taille comme une mesure de la beauté. « Pour certains hommes, cela reste humiliant d’avoir une femme maigre», a dit à IRIN la coordinatrice de l’AMSME, Khadija Sakho. « Ils ont honte de recevoir leurs amis à la maison. »
Translation - English The ample plight of attraction
NOUAKCHOTT, 22 February 2011 (IRIN) -
The practice of force-feeding girls is in the process of disappearing in Mauritania, in particular in urban areas, however, many young girls and young women still voluntarily use modern and dangerous methods of obtaining the corpulent silhouette that has historically been an external sign of wealth in the country.
“Force-feeding accompanied by physical abuse has essentially become a thing of the past; it is generally limited to remote rural areas,” said Zeinabou Mint Taleb Moussa, director of the non-governmental organization Mauritanian Association for Mothers’ and Children’s Health (AMSME). “However, young women who want to gain weight and who use extreme methods to do so are a reality.”
Mauritanians spoke to the IRIN of recent cases in which young women died because of the medication that they had taken – including products intended for livestock – in order to gain weight.
Of course, beauty cannons are changing little by little and certain women reject the destructive practice of force-feeding their children, but traditionally in Mauritania, a plump feminine figure is the symbol of wealth and good health. For generations, families force-fed their daughters with liters of cow or camel milk on a daily basis, in part to improve their marriage prospects.
According to a Mauritanian proverb from the Moorish culture, “a woman occupies the same space in a man’s heart as she occupies in his bed.”
However, in recent years, young girls and women are turning to other methods: taking, for example, cortisone-based products that are meant to fatten livestock, syrups that stimulate the appetite and psychotropic medications.
“A few months ago, my cousin went into the village to get ready for her wedding,” said a member of AMSME who wishes to remain anonymous. “The wedding preparation includes fattening up the bride, and she died from an overdose of medications meant to help her gain weight.”
Another case concerns a young girl living in a slum in the capital Nouakchott who died recently after having taken medications meant for livestock, said Souleimane Cherif, the president of the Pharmaceutical Association of Mauritania.
Sociological researcher Mohameden Ould Ekahe stated that one of the medications taken by women to gain weight is known locally by the name “dregdreg,” a word in Hassaniya that means heart tremor, due to the health risks that it can cause.
These products are easy to obtain and this is part of the problem, pharmacist M. Cherif told IRIN.
“Regulation is not strictly applied due to the benefits obtained by certain individuals in the medical sector,” he said. “In addition, state resources are relatively limited. But the authorities have made efforts in the last three years and have, for example, taken certain products off the market.”
Despite these efforts and the 2010 law implementing harsher penalties for the sale of illicit medication, anyone can purchase the products in markets and pharmacies. It is hard to say how much money is spent on these products being used for these aims, as a good amount of the transactions are carried out through the black market.
Many women also ask for birth control pills only because they lead to potential weight gain, and syrups that stimulate the appetite, said Anna Fall, a midwife in a health center in a poor neighborhood of Nouakchott.
The desire to gain excess weight is associated with a series of risks: cardiovascular disease, kidney failure, diabetes and high blood pressure, said Mohammed Lemine Ould Cheikh, chief physician at the health center. “Most women don’t know that these medications are dangerous, otherwise they wouldn’t take them. It’s a question of education.”
For Taleb Moussa, it isn’t a simple question of ignorance: certain young girls who want to gain weight don’t accept the idea that incorrect usage of these medications can be dangerous.“One day, I was in a pharmacy and I saw some young girls buying these products. I told them that it was dangerous, but they just laughed and continued with what they were doing.”
In fact, social pressure and old-fashioned criterion endure.
Marième Diallo, age 53, was force-fed during her adolescence. Her two daughters, 14 and 19 years old, are thin and refuse to gain weight. Diallo said that she will not force them, even if her friends mock her. “My neighbor stopped by recently to tell me that it wasn’t normal, that it was a dishonor for my family for my daughters to be thin. She wanted to take them into the village to make them gain weight.”
Many men still see size as a measure of beauty. “For certain men, it would be humiliating to have a thin wife,” the coordinator of AMSME, Khadija Sakho, told IRIN. “They would be ashamed to have their friends come visit them at home.”
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Translation education
Master's degree - University of Illinois at Urbana-Champaign - May 2015
Experience
Years of experience: 11. Registered at ProZ.com: Sep 2014.
I am a French to English freelance translator specializing in literature, politics, journalism, marketing, travel, tourism, biology and medicine. I received my B.A. from Lewis and Clark College in Portland, OR in 2010 with a double major in French studies and international affairs. I received my Masters in literary translation from the University of Illinois at Urbana-Champaign in May of 2015. I am a Proz Certified Pro, member of ATA and ALTA and I volunteer for Translators Without Borders.
While I mainly specialize in literary translation, I also have a strong background in science and politics. Before redirecting my career path to pursue foreign language and translation, I hoped to attend medical school following my undergraduate education. I worked in several immediate care clinics as well as a veterinary hospital while completing prerequisite courses for medical school at my university (anatomy, biology, chemistry, etc.) and am therefore highly proficient in scientific concepts and terminology. When I decided to change my career path, I focused the final three years of my undergraduate education on international relations and foreign language. During this time I extensively studied theoretical political concepts as well as current affairs and international relations.
I have over a decade of experience working as a freelance translator (started in 2013). I have worked with a wide variety of direct clients and agencies, always meet the predetermined deadlines, and have completed numerous different projects, including medical studies for academic journals, a series of books published on autism, numerous projects for various NGOs and International Organizations, fictional short stories, marketing for various products, and much more. I am highly professional and pride myself on producing quality translations on time at a competitive price.
In addition to having a strong background in terms of my education and professional experience, I lived in France and Morocco for three and a half years and spent time in numerous regions, giving me a strong grasp of varying dialects and cultural differences throughout these countries. I have also spent the last decade traveling the world, gaining what I consider to be an informal education on cultural diversity.